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LE TRAVAIL DES OUVRIERS DU PAPIER (XVIe - XIXe)

Un moulin à papier installé au fil de l'eau possède au minimum une unité de production consistant en un mécanisme et une cuve. On y emploie 8 à 12 ouvriers et ouvrières. L’équipe qui travaille autour de la cuve comprend 4 et 5 personnes.
 
- Vivre en papetier. Sous l’Ancien Régime, les ouvriers papetiers ne sont pas les moins payés des salariés. Ils sont nourris au moulin même les jours chômés. Le salaire moyen de l’ouvrier papetier évolue peu durant l’âge moderne. La part de son salaire en nature est un avantage en période de disette. Les femmes qui fournissent plus de 34 % des effectifs à la fin de l’Ancien  Régime - selon l’enquête de l’an II sur la Papeterie - sont deux à trois fois moins payées que les hommes.
 
- L’accès au métier. Parmi les jeunes gens qui apprennent le métier de papetier dans les moulins de la région, peu nombreux sont ceux qui deviennent maîtres papetiers. On est maître de père en fils, ou de beau-père à gendre. Le mariage avec une veuve papetière favorise l’accès au statut supérieur du patronat. Plus qu’un esprit de caste, le manque de moyens financiers est certainement l’obstacle majeur à l’installation de jeunes maîtres indépendants. Les villages des environs fournissent le nombre d’ouvriers nécessaire aux manufactures. Le recrutement local s’opère dans un rayon de 10 kilomètres autour des vallées de la Virène et de la Sée.
 
- Une espérance de vie de 30 ans. L’âge moyen des papetiers n’est guère élevé. Constamment au contact de l’eau et des chiffons pourris porteurs de maladies, les ouvriers sont en proie à toutes sortes d’infections. La petite vérole est répandue. Les épidémies entraînent l’arrêt de la production.